Je ne veux pas savoir.

Un texte percutant sur l’ignorance volontaire, nos excuses pour ne pas s’informer et le prix silencieux qu’on paie collectivement pour fuir la vérité.

« Moi, j’aime mieux pas savoir. »
« J’ai pas le temps de m’informer. »
« De toute façon, on ne peut rien y changer. »

Ces phrases, tu les as sûrement entendues. Peut-être même dites.
Elles sont devenues normales. Quotidiennes.
Mais ce sont les phrases les plus dangereuses de notre époque.

Pas parce qu’elles sont fausses.
Mais parce qu’elles nous placent exactement là où on nous veut : sur l’échiquier, bien rangés dans la ligne des pions.

L’ignorance volontaire : la stratégie parfaite

Aujourd’hui, on ne manque pas d’information. On manque de volonté d’aller la chercher. On est fatigués, débordés, saturés. On cherche la paix, le confort, l’oubli.

Tout est présenté de façon technique, floue, inaccessible. Et on finit par croire que ce n’est pas pour nous. On répète des slogans, on partage des « memes », on attaque ceux qui doutent… Et pendant ce temps, la partie avance.

Des décisions se prennent. Des récits se construisent. Des lois passent. Et ceux qu’on protège en se taisant, les rois, les reines, les tours bien placées, n’ont jamais à rendre de comptes.

Parce que pendant qu’on dort debout, ils gagnent.

Penser est devenu un acte marginal, radical

Réfléchir, aujourd’hui, c’est suspect. 

Douter, c’est être conspirationniste. 

Questionner, c’est être arrogant. 

Creuser, c’est perdre son temps. 

Alors on évite. On se dit qu’on n’a pas le temps, pas les outils, pas les connaissances. On remet notre pouvoir entre les mains de ceux qui parlent fort, qui ont des titres, des micros, des discours bien rodés. Et à force de croire qu’on ne peut rien y changer, on ne change rien.

On ne construit pas notre opinion. On la reçoit. On l’absorbe, jour après jour, à coups de manchettes, de chroniques orientées, de talk-shows en boucle.

Et sans même s’en rendre compte, on régurgite un narratif médiatique. On déteste ceux qu’on nous dit de détester. On rit des “théories” qu’on ne connaît même pas. On répète des phrases toutes faites. On croit penser… mais on ne fait que rejouer une cassette.

Le roi ne joue pas. Il regarde les pions tomber.

Tu penses défendre une cause? Pose-toi cette question : pour qui? Pour quoi? Est-ce que tu choisis tes batailles, ou est-ce qu’elles t’ont été assignées?

Parce que pendant que tu t’obstines à défendre un roi que tu n’as jamais vu… Pendant que tu traites les autres pions d’ennemis… Pendant que la guerre te gruge par en-dedans… Le vrai joueur, lui, avance ses pièces. En silence. Avec stratégie. Il ne prend pas les coups. Il ne perd pas sa job. Il ne fait pas la guerre. Il récolte les profits pendant que les pions s’entredéchirent.

Tu as le droit de savoir

Tu as le droit de poser des questions. Tu as le droit de douter de ce qu’on te sert. Tu as le droit d’ouvrir les yeux, même si ça fait mal. Savoir n’est pas un luxe. C’est une responsabilité. Et penser par toi-même n’est pas un danger, c’est la seule liberté qui te reste.

Ce texte n'est pas un jugement. C'est un miroir.

Un miroir pour ceux qui veulent sortir du rang. Pour ceux qui veulent voir le plateau en entier, pas juste la case qu’on leur a assignée. Pour ceux qui en ont marre de se faire déplacer sans comprendre pourquoi.

Si tu crois que tu n’as pas le temps de t’informer… Si tu penses que ça ne changera rien… Pose-toi cette question simple :

À qui profite ton ignorance?

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