Hommage aux mères de ma vie

Deux femmes m’ont portée, soutenue, aimée profondément. Aujourd’hui, je leur rends hommage, à elles et à toutes les mères qui changent le monde un geste à la fois.

Je n’ai jamais manqué de rien.
Et quand je dis ça, ce n’est pas une façon de parler. C’est vrai.
Pas parce qu’on avait tout. Mais parce que ma mère, Dyane, était toujours là.

Pour celle qui m’a tout donné, même quand je ne le voyais pas

Elle était présente, jour après jour. Elle me marchait jusqu’à l’école à pied. Elle me préparait des dîners réconfortants pour que je puisse revenir manger à la maison le midi. Et le soir, c’était des soupers faits maison, préparés avec amour.
La nuit, si je faisais un cauchemar, elle venait tout de suite. Jamais pressée, jamais agacée. Toujours calme, douce, disponible. Il n’y avait pas de garderie, pas de course contre la montre. Il y avait juste elle, pleinement là.

Puis est venue l’adolescence. Celle qu’elle n’avait peut-être pas vue venir.

Moi, l’enfant calme, posée, rêveuse… je suis devenue l’exploratrice, la rebelle, l’intense. Celle qui voulait tout comprendre, tout vivre, tout remettre en question. Celle qui croyait déjà tout savoir et qui n’écoutait plus personne.

Ça aurait été facile pour elle de me laisser tomber. De se tanner. De se dire : « elle va apprendre par elle-même ». Mais elle est restée.

Elle a été là quand je pleurais. Quand je tombais. Quand je faisais des erreurs qui me laissaient à bout. Et même dans les moments les plus sombres, ceux où je voulais tout abandonner, même la vie, elle a été celle qui m’a ramenée. Pas en me raisonnant. Juste en étant là, dans sa douceur.

Ma mère, c’est une artiste. Une marginale douce. Une humaine vraie, entière, parfois un peu dans son monde, mais toujours avec un cœur immense. Elle m’a appris à penser par moi-même, à remettre les choses en question, à croire en mes idées même si elles dérangent. Elle m’a toujours laissé m’exprimer. Elle ne m’a jamais dit de me taire. Jamais demandé de rentrer dans un moule.

C’est elle qui m’a donné ce regard curieux sur le monde. Cette capacité à voir autrement. À poser des questions. À ne pas avaler tout rond ce qu’on me dit. Et pour ça, je ne la remercierai jamais assez.

À 17 ans, j’ai quitté la maison. En quête de liberté, d’amour, de vérité brute. Et chaque fois que la vie m’a testée, elle était là pour me soutenir. Elle m’a toujours accueillie comme j’étais, peu importe où j’en étais.

Puis, j’ai rencontré l’amour. Le vrai. Celui avec qui j’ai bâti une famille, deux enfants, une vie. Ma mère est devenue grand-maman. Et tout cet amour qu’elle m’avait donné, elle l’a simplement déployé encore plus grand. 

Maintenant que je suis mère moi aussi, je réalise encore plus tout ce qu’elle a fait. Et je sais une chose avec certitude : sans elle, je ne serais pas debout comme je le suis aujourd’hui.

Pour celle qui m’a accueillie comme une fille, sans condition

Avec cette nouvelle vie est arrivée dans mon univers une deuxième maman : ma belle-mère, Carole.

Dès le départ, elle m’a accueillie avec bienveillance. Je ne me suis jamais sentie comme “la conjointe de son fils”. J’ai senti que j’étais chez moi, que j’avais une vraie place dans sa famille. Une relation s’est développée naturellement, un peu comme un lien mère-fille.

Elle a été présente dès les premières années de mes enfants. Elle les a gardés souvent, a participé activement à leur quotidien, leur a offert son temps, son amour, sa douceur. Elle a toujours été là pour donner un coup de main, sans jamais qu’on ait besoin de lui demander. Elle fait partie de notre équilibre familial depuis le tout début.

Et puis, il y a eu la période la plus difficile de ma vie : le diagnostic. Le cancer.

Dans cette tempête, Carole a été une véritable ancre. Pendant que je traversais les traitements, l’inconnu, la peur, elle a pris soin de ma famille avec une constance rassurante. Elle a veillé sur mes enfants quand je ne pouvais plus. Elle a épaulé mon mari, son garçon, qui portait lui aussi tout ce poids sur les épaules. Elle a su offrir un apaisement discret, mais tellement précieux.

Elle ne demandait rien en retour. Elle était simplement là. Et je sais que sans elle, certaines choses auraient été bien plus lourdes à porter.

Encore aujourd’hui, elle est là. Toujours aussi généreuse, disponible et attentionnée. J’ai vraiment beaucoup de chance de l’avoir dans ma vie.

Je suis reconnaissante d’avoir deux mamans aussi présentes, aimantes et vraies autour de moi. Et mes enfants ont la chance d’avoir deux grands-mamans exceptionnelles. 

 

Pour toutes les femmes qui aiment avec tout leur être, sans relâche

À mon tour, je suis devenue maman il y a maintenant onze ans.

Et je le vois, maintenant, à quel point c’est exigeant d’être mère. On se demande constamment si on est à la hauteur. Si on fait les bonnes choses. On doute. On s’inquiète. On pleure parfois en cachette. Mais on continue, jour après jour, à aimer plus grand qu’on ne pensait que c’était possible.

J’ai eu la chance de porter la vie. Deux fois. Et chaque jour, je regarde mes enfants grandir avec ce mélange de fierté, de vertige, d’émerveillement et de peur.

C’est ça, être maman. C’est vivre mille émotions dans une seule journée. C’est aimer plus fort que tout.

Alors aujourd’hui, je veux dire merci.

À ma mère.
À ma belle-mère.
À toutes les mères.

Celles qui élèvent, qui soignent, qui bercent, qui écoutent, qui encouragent, qui doutent, qui tombent, qui se relèvent.
Celles qui donnent tout ce qu’elles ont pour créer la génération de demain.

Merci d’être là. Merci d’être vous.
Bonne fête des Mères… hier, aujourd’hui, demain.
Et à tous les jours.

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